Itinéraire d’un témoin gênant.
Le juge Marc TREVIDIC l’a lui-même suggéré, pourquoi ne pas instaurer les jurés populaires à la Cour de Justice de la République ?
Mr le Président a souhaité pointer du doigt une faute imputée aux juges dans la dramatique affaire LAETITIA au risque de soulever la ire du corps de la magistrature et ceci à des fins politiques ( voir article « coupables d’être juges, jugés coupables » du 08/02/2011).
Nous aurions souhaité entendre parler aussi des curieuses pratiques du pouvoir dans les affaires sensibles, où cabinets et officines interviennent sur ordres (Mr OUART entendu dans l’affaire WOERTH-BETTENCOURT).
Ainsi cet incroyable parcours de Jean GALLI-DOUANI, témoin dans le dossier Clearstream puis EADS (délits d’initiés), sans qui l’affaire n’aurait pas commencé, nous informe sur les manigances des milieux politiques.
Le 31/01/2007 il est entendu comme témoin par la DNIF (Direction Nationale des Investigations Financières) à Nanterre dans le premier dossier. Durant près de 10 heures il est en fait question de marchés publics et de flux financiers concernant certaines très hautes personnalités parties civiles. Un témoignage à charge contre les principaux plaignants. Quinze feuillets de PV et une trentaine de pièces seront versées.
Le 02/06/2007, il est à nouveau entendu par la brigade financière, rue château des rentiers, toujours comme témoin, et déposera copie de l’enregistrement d’un entretien téléphonique avec Mr Alain GARCIA, directeur technique d’AIRBUS-Industries, dans lequel ce dernier confirmera sa présence au conseil d’administration d’EADS, début Mars 2006 à Amsterdam, ainsi que celle des principaux dirigeants du groupe et l’évocation des graves problèmes de l’AIRBUS.
Les ennuis commencent.
A l’instar de Denis ROBERT, Jean GALLI-DOUANI va connaître les ennuis et l’acharnement du pouvoir. Des procédures étonnamment conduites, des menaces physiques et autres gardes à vues.
Jusqu’au jour où des officiers de police lui indiqueront qu’ils s’agit d’ordres venant du ministère de l’Intérieur. Plus incroyable, ces mêmes policiers parleront au journaliste Claude GAUTHIER de la Marseillaise en dénonçant des manœuvres afin de nuire à Jean GALLI-DOUANI pour ces témoignages et d’autres affaires mettant en cause des personnalités du pouvoir.
Aujourd’hui l’État ne semble plus tenir la marche des procédures comme il le souhaiterait, particulièrement en matière de délinquance politico-financière.
Qu’ils se nomment TREVIDIC, VANRUYMBECKE ou d’autres moins médiatiques, les juges ne supportent plus cette main mise des politiques sur le judiciaire. Ne sont-ils pas les mieux placés pour savoir ce que notre système judiciaire à de plus dévoyé ?
Le manque de moyens chroniques de la Justice n’est que la réponse des politiques face aux magistrats rebelles et insoumis. Ceci explique aussi la 37ème place sur 42 de la France sur le budget d’État alloué à la Justice.
A l’image de notre bon roi Saint-Louis le 9, le petit prince voudrait rendre la Justice sous son chêne, mais on ne s’improvise pas Roi.
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